Mettre des vêtements est un geste quotidien. On les choisit au lever selon la saison, notre humeur, nos activités. Et porter des vêtements est rarement un acte neutre, puisqu’ils expriment ce que nous sommes et même ce que nous faisons.
Incontournables et variés, donc, les vêtements. Pourtant, malgré leur caractère essentiel et plaisant, leur production, leur vie et leur fin de vie ont des impacts importants sur l’environnement. Ça vous surprend? Probablement pas. Voilà quelque temps en effet que l’on parle de l’empreinte écologique de l’importante consommation de vêtements, et ce, sur différents plans.
Cet article vous expose comment les vêtements influent sur l’environnement. Il propose aussi des solutions pour se vêtir tout en assurant des gestes écoresponsables et éthiques. Faire les bons choix dans ce secteur permet tout autant d’apporter des solutions durables à une autre dimension de notre vie quotidienne et à celle d’autres personnes.
Les vêtements et leur impact environnemental
Confectionner des vêtements demande d’abord de produire des tissus qui eux, sont fabriqués à partir de textiles. C’est à ce stade que commencent les impacts sur l’environnement. En effet, la production de textile pollue de diverses manières. Puis, il y a la teinture de ces fibres et des tissus. Cette activité exige d’importantes quantités d’eau, tout en produisant des résidus toxiques. La production des tissus à la base de la fabrication des vêtements a donc un impact important sur l’environnement.
Les textiles rendent les vêtements polluants
Les textiles synthétiques, comme le polyester, le nylon et l’acrylique, sont produits à partir de pétrole. Bien que ces fibres synthétiques soient obtenues à bas coût, elles occasionnent un coût environnemental majeur.
Par exemple, on estime à 432 millions le nombre de barils de pétrole requis annuellement pour fabriquer des textiles synthétiques[1]. Cette production issue du pétrole génère bien sûr une importante quantité de gaz à effet de serre (GES). Et ce n’est pas tout. À la maison, chaque lavage de vêtements en fibres synthétiques émet des résidus de microplastiques (polymère). Ces fins résidus se retrouvent dans les cours d’eau et, à la longue, les polluent à grande échelle, intégrant même la chair des animaux marins[2].
Les fibres naturelles, comme le coton, ont un impact moins dommageable sur l’environnement à l’utilisation. Par contre, leur production n’est pas sans effets. Par exemple, produire du coton demande d’importantes quantités d’eau. Mais surtout, cette plante exige l’utilisation massive de pesticides. Ces produits chimiques se retrouvent dans la terre puis contaminent les cours d’eau par ruissellement. On note qu’en 2019, aux États-Unis, les cultures de coton non écologique ont demandé 68 millions de livres de pesticides[3].
L’effet des teintures et colorations sur l’environnement
Teindre les textiles et les tissus est une étape qui produit également une forte pression sur l’environnement. On estime que 200 tonnes d’eau peuvent être nécessaires pour produire une tonne de tissus teints, ce qui n’est pas banal[4]. De plus, les teintures qui ne sont pas écologiques sont composées de produits chimiques qui ne se dégradent pas une fois évacués dans les cours d’eau. Ils contribuent de manière importante à leur contamination et peuvent même rendre ces cours d’eau néfastes pour les humains.
La mode éphémère et la consommation augmentée de vêtements
La consommation de vêtements a augmenté de manière considérable depuis quelques années, demandant et répondant à une production encore plus massive. Cette surconsommation accroît bien sûr les effets de la production de textiles synthétiques et de tissus sur l’environnement tels que nous venons de les voir. Mais cette grande consommation de vêtements n’a pas que cet impact. Ses effets néfastes sur l’environnement se font également sentir une fois les vêtements produits.
La surconsommation de vêtements est issue notamment de la mode éphémère (fast fashion) qui propose des vêtements au style nouveau, de moindre qualité, à un rythme accéléré. En étant de basse qualité (et de faible durabilité), ces vêtements sont offerts à coûts très abordables. Ils sont donc vendus à grande échelle et souvent, sous prétexte d’une mode changeante. Mais rapidement, ces vêtements envahissent poubelles et sites d’enfouissement, polluant l’environnement à leur tour.
Le phénomène est majeur, ici, comme ailleurs. En 2019, 292 000 tonnes de textiles ont été jetées, selon Recyc-Québec[5].
Identifier la mode éphémère
Comme nous venons de le mentionner, la mode éphémère des dernières années a des impacts environnementaux considérables. Il est également important de souligner les impacts sociaux néfastes de la surconsommation de vêtements.
Pour arriver à cette surproduction massive et peu coûteuse, des compromis doivent être faits lors de la fabrication des vêtements de mode éphémère ou autre. On remarque donc l’utilisation de tissus synthétiques bon marché qui polluent, une piètre qualité des coutures, qui justifient aussi le remplacement fréquent de ces vêtements. Mais surtout, la mode éphémère et la surconsommation de vêtements génèrent des conditions de travail déficientes et des salaires dérisoires tout en participant à la dégradation de l’environnement.
Il nous est cependant possible d’éviter ces effets néfastes en n’achetant pas ce type de vêtements. Comment? En identifiant certains éléments qui trahissent la mode éphémère.
Souvenez-vous de ces indices pour repérer les vêtements issus de la mode éphémère. Ces vêtements sont souvent vendus en ligne et présentent, comme nous l’avons vu, ces caractéristiques :
- Des prix bas et très bas
- Des tissus synthétiques
- Des finitions mal faites
- Un inventaire qui se renouvelle fréquemment.
Des solutions plus écologiques et éthiques
Une fois les vêtements et accessoires de mode éphémère repérés, il est important de les bannir. Mais comme il est aussi nécessaire de se vêtir, de nouveaux paramètres pour choisir les vêtements doivent donc être considérés. Tout comme de nouveaux comportements doivent être adoptés pour éviter une trop grande pression sur l’environnement.
En modifiant nos comportements ainsi que nos paramètres de choix, nous pourrons diminuer l’impact écologique des vêtements que nous achetons. Et du même coup, nous pourrons améliorer les conditions de travail des personnes qui les fabriquent.
Un changement de comportements
La mode éphémère a un impact considérable sur l’environnement. Mais la consommation exagérée a elle aussi ses conséquences. Il est donc aussi important de revoir nos comportements pour éviter la surconsommation de vêtements. Voici quelques idées en ce sens qui sont inspirées des 4RV : repenser, réduire, réutiliser, recycler et valoriser.
- Repenser notre consommation de nouveaux vêtements. Sont-ils vraiment nécessaires? Vont-ils se démoder rapidement ou ont-ils une coupe ou une couleur qui vont durer dans le temps?
- Réduire nos achats en ce sens en prenant soin des vêtements que nous avons et en les réparant.
- Donner les vêtements qui ne conviennent plus pour qu’ils soient réutilisés. D’autres peuvent en avoir besoin, dont des membres de la famille, des amis ou les centres de dons.
- Participer à des événements d’échanges de vêtements pour aussi réutiliser des morceaux échangés.
- Considérer l’achat de vêtements dans les friperies. Elles permettent une seconde vie aux vêtements, tout en les offrant à des coûts très abordables.
- Recycler et valoriser pour donner une nouvelle vie aux vêtements plus vieux – un vieux t-shirt peut servir de torchon.
- Bien disposer des vêtements et tissus en fin de vie. Cet article offre quelques solutions : https://www.recupestrie.com/vos-vieux-vetements-et-les-produits-textiles-ne-vont-pas-au-bac-de-recyclage-mais-ou-vont-ils
Des vêtements éthiques, si l’achat est requis
Il existe des vêtements fabriqués dans des conditions décentes et avec des textiles et tissus qualifiés d’éthiques. L’impact environnemental de ces tissus et des teintures est moindre, puisque l’on a utilisé des matières durables pour leur production. Et les personnes qui travaillent dans les usines le font dans de bonnes conditions, avec un salaire décent. De même, privilégier les produits locaux permet d’éviter de lourds impacts sur les personnes et sur l’environnement.
D’autres certifications reliées aux vêtements peuvent également être pertinentes : biologique, contenu recyclé.
De plus, il peut être intéressant de vérifier les activités de Fibershed (et Fibershed Québec)[6]. L’organisme valorise et fait la promotion des textiles du terroir.
Récup Estrie, avec vous pour de nouveaux comportements
Les changements de comportements concernant l’achat de vêtements sont maintenant essentiels. Selon le mémoire Le gaspillage vestimentaire (2020)[7], « en prolongeant la durée de vie des vêtements de seulement 9 mois, nous pourrions réduire notre empreinte carbone de 20 à 30 % ». Voyez l’impact que nous pourrions avoir déjà avec ce nouveau comportement!
Mais il est urgent d’aller encore plus loin : en diminuant nos achats de vêtements, en respectant les 4RV et, lorsque nécessaire, en achetant des vêtements plus éthiques.
Pour d’autres renseignements pour améliorer votre écoresponsabilité, visitez notre page Facebook!
Sources :
[1] (https://www.selection.ca/sante/beaute/la-mode-rapide/)
[2] Des microplastiques trouvés dans la graisse des baleines – Sciences et Avenir
[3] (https://www.selection.ca/sante/beaute/la-mode-rapide/)
[4] (https://www.selection.ca/sante/beaute/la-mode-rapide/)
[5] https://www.lapresse.ca/societe/2023-10-24/consommation-de-vetements/renaissance-invite-a-la-reduction.php
[6] https://fibershed.uqam.ca/a-propos-de-fibershed-quebec/.
[7]https://ville.montreal.qc.ca/pls/portal/docs/PAGE/COMMISSIONS_PERM_V2_FR/MEDIA/DOCUMENTS/MEM_TCRRT_20200114.PDF
